What you see is what you see
Frank Stella (peintre minimaliste)
Hier j’ai produit deux images : celle que vous voyez en ce moment et une autre que je publierai demain sauf imprévu. Elles sont toutes les deux au format carré, graphiques et répondent au défi de la semaine du groupe ALJPHOTO.
La présente image est minimaliste en diable. Je sais que ce genre d’image est clivant ; certains aiment, voire adorent, tandis que d’autres détestent. C’est affaire de sensibilité et, aussi, de connaissance de l’histoire de l’art.
Au départ, je pensais à une image en nuances de gris, très claires, quelque chose en rapport — certes lointain — avec le Carré blanc sur fond blanc de Malevitch. Disons, deux surfaces de teintes proches mais dont la matière, l’état de surface, seraient différents. Évidemment, l’image serait au format carré et graphique. Comme toujours pour ce genre de projet, une fois l’affaire lancée les idées se succèdent, se bousculent et le résultat diffère sensiblement de l’intention initiale.
L’image brute était plutôt blanche ; la matière de la partie gauche, sur laquelle j’ai fait le point (du moins pour les 2/3 à droite) était intéressante, granuleuse sans plus ; la partie droite, en dehors de la zone de netteté, était donc floue, sans bulles de bokeh. La lumière était bien rendue mais cela pouvait être amélioré.
L’avantage de ce genre d’image est que l’on peut s’amuser lors du post-traitement et tester les presets les plus audacieux. C’est ainsi que j’ai découvert cette teinte rose, en fait du violet clair. Pour accentuer la luminosité dans le coin haut droit, j’ai remonté les hautes lumières tandis que j’améliorais la granularité de la zone de gauche à l’aide d’un filtre passe-bas. Si cela vous semble compliqué, dites-vous que ce n’est que de la cuisine et que ce qui compte c’est l’intention et la qualité du résultat. Que je mesure à la satisfaction ressentie quand je suis parvenu au point où il me semble inutile d’en faire plus. Soit j’ai ce que je veux et je publie, soit c’est un échec et je passe à autre chose en me disant que pour autant je n’ai pas perdu mon temps.
Je termine en revenant à la citation de Frank Stella. Je la comprends comme suit : Sentez-vous libre de voir ce que bon vous semble dans l’œuvre que vous regardez ! Le message, s’il y a message, vient de vous, pas de moi. J’ai ma vision de l’œuvre ; vous avez la vôtre, fonction de votre histoire, de vos connaissances, de votre sensibilité. Il n’y a pas à comprendre.
Je vous dis « À très bientôt si le cœur vous en dit ! »