Sous la véranda, j’écoute un livre audio. Nous sommes lundi 21 janvier. Le soleil brille faiblement et projette des ombres étranges sur le mur blanc en face de moi. En cette fin d’après-midi, un faible vent agite les branches sans feuilles des arbres ; les ombres semblent pleines de vie et des taches de lumières apparaissent et disparaissent sans cesse dans un mouvement joyeux.
Ma silhouette aux contours indécis est néanmoins identifiable. Je saisis l’occasion ; ce sera un autoportrait, encore un, sauf que ce n’est pas moi qui suis photographié, seulement mon ombre et — je l’espère — un peu de la magie d’un moment de totale déconnexion, un rêve éveillé où des humains exilés de la Terre tentent de recréer une civilisation respectueuse de sa planète, tandis que dehors, à peine audibles, les oiseaux chantent.