Jeudi dernier, je me suis rendu dans le quartier des Halles. RER A de la gare de Cergy-St Christophe jusqu’à Châtelet-Les Halles, un trajet des plus simples pour ma deuxième escapade parisienne.
Sans intention précise
J’y vais sans a priori, juste pour me promener, avec peu de temps à consacrer à la photographie parce que j’ai des achats à faire. À ma sortie du train, j’opte pour la sortie 3 Lescot-Centre Pompidou. Les années 70 me reviennent en mémoire —le Centre Pompidou a été construit entre 1971 et 1977— et je me demande comment l’objet a résisté au temps, bientôt la cinquantaine tout de même!
Le Forum des Halles a bien changé également. Il a été réhabilité. Ce n’est pas ma première visite, il y en aura d’autres. Il me faudra photographier la gare RER, les niveaux, les passants, les allées commerçantes, les escalators et la canopée, surtout la canopée, inaugurée en 2016. Mais ce n’est pas mon sujet du jour; je me contente de quelques vues au niveau zéro.
La place Edmond-Michelet
Place Edmond-Michelet, je remarque l’œuvre de Xavier Veilhan, Renzo Piano et Richard Rogers. Ce sont les architectes qui ont commis le Centre Pompidou. Veilhan est connu pour ses sculptures d’animaux. Avec son projet Architectones (2012-2014) il a voulu rendre hommage à des architectes contemporains. Ses réalisations ont été exposées dans divers lieux emblématiques de l’architecture moderne autour du monde parmi lesquels La Cité Radieuse-MAMO à Marseille.
À l’occasion du réaménagement de la Place Edmond-Michelet, la Mairie du IVe arrondissement a sollicité le Centre Pompidou pour installer une œuvre dans l’espace public. Le choix de Piano & Rogers était logique, pour ne pas dire évident.
Une fois de plus, je me désole de voir les passants aller et venir sans regarder autour d’eux. Mon goût pour l’art moderne ne semble pas très partagé.
Le Centre Pompidou
Damned! Je découvre à l’approche de la piazza que le centre Pompidou est en travaux, et pas qu’un peu! La chenille —les escalators extérieurs— est en travaux. Je redécouvre la taille des gaines d’aération; j’avais oublié leurs dimensions hors normes. Des touristes pique-niquent sur la partie de la piazza accessible au public. J’aime cette interaction entre l’architecture du centre, des immeubles voisins et des activités humaines. Personnellement l’architecture du centre ne m’a jamais choqué mais je me souviens des réactions horrifiées de certain•es dans les années 70.
Je fais le tour du bâtiment. Rue du Renard, je photographie à nouveau des gaines de ventilation. J’aime les traces laissées par le ruissellement de l’eau sur la poussière.
La fontaine Stravinsky
En cette période, les fontaines de Paris ne fonctionnent pas. J’en ai fait l’expérience au Louvre et à la Défense. Dans le Ier arrondissement c’est la même chose: la fontaine des Innocents et la fontaine Stravinsky (aussi nommée fontaine des Automates) sont à sec. C’est un peu triste mais cela ne manque pas de charme. Sans les jets d’eau, les œuvres de Nikki de Saint Phalle et de Jean Tinguély sont incomplètes. Je photographie néanmoins La vie, la corne d’abondance selon Tinguély.
Chuuuuut
Place Igor-Stravinsky, ce qui se voit le plus est le pochoir géant de Jef Aerosol. Intitulée Chuuuuut, l’œuvre a été créée en 2011 et restaurée 7 ans plus tard par l’artiste lui-même car elle était taguée à outrance. J’aime cet autoportrait aux airs de Salvador Dali et sa confrontation avec l’église Saint-Merri toute proche. D’après ce que j’ai lu —j’ai fait des recherches avant d’écrire ma chronique— les gens du quartier apprécient. Elle est incontestablement dans l’esprit des lieux.
En retournant au Forum
En repassant sur la place Edmond-Michelet, je ne peux m’empêcher de faire des essais de cadre(s) dans le(s) cadre(s) avec Piano et Rogers. Je suis venu dans ce quartier sans la moindre préparation. C’est sans doute cette ouverture d’esprit, ce souci d’accueillir les choses comme elles viennent qui a construit mon bonheur du jour. Je me rends compte que l’art et la ville, j’entends la rue et les espaces ouverts en général, peuvent faire bon ménage.
Sur le chemin du retour
Dans le train, je réfléchis à mon escapade du jour. Il n’y a pas qu’à Paris que l’on voit de l’art dans la rue. Je repense à la Défense, au parvis de la Grande Arche, du côté de la banlieue. Une œuvre surréaliste m’avait bien plu. Je l’avais photographiée mais plusieurs grues à l’arrière-plan me gênaient, aussi avais-je renoncé à la publier dans Grande Arche-La Défense. Je repense évidemment à la grande fresque proche de la gare de Saint-Christophe: Sérénité, œuvre du collectif cergyssois Art Osons (on aime les jeux de mots foireux par chez moi).
Quelques jours plus tard
Je prépare ma chronique. Nettoyer la photo des Signaux lumineux n’est pas une mince affaire mais j’en viens à bout. Sérénité, très riche en couleurs, rend bien aussi en noir et blanc. L’œuvre est un peu chargée à mon avis; elle cite de nombreux lieux emblématiques de Cergy. Les habitants apprécient, c’est l’essentiel.
Vais-je me spécialiser dans l’art urbain? Cela reste à voir. J’envisage d’aller prochainement visiter les environs du boulevard Vincent-Auriol, dans le XIIIe arrondissement. Il y a de nombreuses œuvres de street art dans ce coin de Paris. L’architecture est à mes yeux aussi une forme d’art. Le quartier de Clichy-Batignolles est en pleine réhabilitation. Je prévois d’ores et déjà une visite —au moins.
Depuis le début de l’année, je vous ai montré mes centres d’intérêt en noir et blanc, au format carré. Ce faisant je tiens une de mes résolutions pour 2020. J’espère que vous aimez. N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez.
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