Aujourd’hui, les transports étant opérationnels, je me suis offert ma première escapade à Paris. J’y reviendrai. Le sujet me tient à cœur; il fait partie de mes résolutions de 2020.
Il fait froid. Dans le quartier du Palais-Royal comme ailleurs. Je (re)découvre Les Deux Plateaux, plus connus sous le vocable Les Colonnes de Buren. Plein de gens, des touristes, asiatiques pour la plupart, s’activent, qui assis•e au sommet d’une colonne, qui le téléphone ou l’appareil photo à la main, shootent à-tout-va.
Je suis plutôt raisonnable pour l’usage du déclencheur mais — le lieu oblige — j’y vais joyeusement. Au ras des pâquerettes ou plus exactement du bitume, j’essaie de capter les colonnes, leurs rayures, les lignes tiretées de Buren, le rythme des gens qui traversent la place.
Une jeune femme s’adresse à moi. Une situation que j’ai déjà vécue à New York, à Central Park. Me voyant photographier avec application, on suppose que je puis faire une bonne prise de vue et on me tend un appareil pour immortaliser une scène, ce que je fais avec plaisir. Elle est asiatique, parle bien anglais et trouve que je parle bien également. Cela m’amuse mais je sais dans mon for intérieur que je parle mieux la langue de Mark Twain que la plupart de mes concitoyens. Elle connaît l’endroit, m’explique qu’elle vient régulièrement à Paris. C’est elle qui s’adosse au mur du Palais Royal, au pied des fenêtres. Elle a une unique exigence; un portrait en pied, whole body. Je prends deux images avec son iPhone.
En confiance, parce que le lieu m’enthousiasme aussi, j’ose lui demander si je peux également faire une photo d’elle. Elle accepte avec grâce.
Ce soir, rentré à la maison, je m’aperçois qu’elle avait les yeux fermés. Impossible à voir sur l’écran à Paris. En revanche, les reflets sur les vitres où l’on peut distinguer les colonnes, la façade opposée, je les avais bien remarqués. Un joli souvenir. Une inconnue vous demande de la prendre en photo, vous dit qu’elle adore Paris, le tout en un endroit exceptionnel, très français, mêlant art moderne et architecture classique. Rien que pour cela, mon escapade valait la peine. Et le froid n’était pas si terrible tout compte fait.
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