Présentation
Danbo ou Danboard est une petite figurine en carton au regard ingénu, issue du manga Yotsuba & !. Créé en 2007 pour les besoins d’un épisode, Danbo devient en 2009 un mème de photographie. C’est ainsi que je l’ai connu en 2015 ; régulièrement certains membres du groupe ALJPHOTO publiaient des photos de leur Danbo dans des situations amusantes ou cocasses.
Le jouet Danbo existe en plusieurs versions. La plus courante a l’aspect du carton classique de couleur brune et ne porte pas de marque. Les versions avec marque portent des logos et des inscriptions ; la plus connue est celle d’amazon.
Mon Danbo est un cadeau. Il m’a été offert un dimanche de mai 2016 par mon plus jeune fils à son retour d’un voyage au Japon. Je suis un peu décontenancé en le découvrant : l’objet est blanc, avec des inscriptions bleues et rouges. C’est une figurine de la poste japonaise. Son nom officiel est U-Pack — prononcer you pack. En France, on dirait Colissimo.
Des débuts difficiles
Pour tout dire, ce n’est pas le Danbo que j’attendais. Je le trouve différent. Je me demande comment faire avec lui parce que les seules images que je connais sont celles de Danbos couleur carton. De plus, la figurine est fragile et se prête difficilement aux manipulations. Rien à voir avec une marionnette en bois et fil d’acier. Danbo perd facilement l’équilibre. Il sait essentiellement lever ou baisser la tête, écarte les bras et à peine les jambes.
Je suis néanmoins très excité. Je prends quelques photos. Le lendemain matin, je publie dans ALJPHOTO une image de lui, à peine visible au milieu de fleurs blanches. La photo n’est pas terrible. Mon moral non plus. Je suis à cran, hypersensible même. La maladie de mon épouse me pèse ; elle souffre d’une maladie dégénérative, je suis en situation d’aidant et je le vis mal. Publiée un lundi matin, la photo récolte peu de likes. Rien d’anormal à cela mais je manque de lucidité. Sur un coup de tête que je regretterai toujours, je quitte le groupe. Il s’ensuivra de nombreuses discussions (la photo a reçu 77 commentaires). Faut-il commenter ou ne pas commenter ? Les likes ne veulent rien dire, il ne faut pas en tenir compte. Il faut faire attention à ce qu’on dit, etc. Comme j’ai quitté le groupe, je ne vois qu’une partie des discussions et je ne peux pas répondre. Après beaucoup d’hésitations, je transmets à deux membres dont je me sens proche un message décrivant ma situation personnelle. Je suis mal à l’aise parce que ce n’est pas le genre de choses que l’on étale sur les réseaux sociaux. Le message sera publié sur facebook et très bien accueilli. Mon affaire finira par s’arranger. Je rejoins le groupe un mois plus tard. Je suis toujours membre et je participe régulièrement, encore aujourd’hui.
Construction d’une série
J’ai repris les photos de Danbo en 2017. Progressivement, j’ai construit une série, une quarantaine d’images à ce jour, souvent en noir et blanc car cela lui va très bien. C’est à mon avis un des ses avantages par rapport aux Danbos classiques. Notre relation me fait penser au Petit Prince et au renard. Il me fallait d’abord l’apprivoiser. Apprendre à utiliser son air ingénu quand il regarde vers le haut, penaud voire coupable quand il regarde vers le bas. Apprendre à mettre en place des scènes, avec du storytelling, un éclairage soigné. Petit à petit, j’ai affiné ma perception. J’ai créé un monde de Danbo qui m’est propre. C’est pour cette raison que je dis « Mon Danbo ».
Dans ce blog, je présenterai régulièrement des photos de mon Danbo. Mon commentaire sera plus court, je vous le promets. Perdu, la photo qui démarre cet article, est l’une de mes préférées. Elle réunit beaucoup de choses que j’aime : le minimalisme, la géométrie, les lignes, la symétrie, le noir et blanc et la symbolique qui s’en dégage. J’aime bien l’éclairage en contre-jour, l’ombre du bonhomme mais que serait tout cela sans son regard implorant de l’aide ?
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L’article Cartox sur Wikipedia.
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